C'est tes cris
Tu n'en peux plus de ces racontars
Des non-dits et des compassions
Des amandes nacrées dans le regard
Des sourires en coin et des convolutions
Depuis ce jour où t'as pris consciences
Que tu n'étais vraiment pas comme les autres
Qu'il y avait en toi cette différence
Qui te fermeraient toutes les portes
Une différence envahissante au quotidien
Qui efface d'un trait tout autour
Qui handicape car il te maintient
Loin de gens, de la lumière du jour
Tu n'as plus d'ami qui veuille te voir
T'inviter à sa fête
T'as moins d'horizon que de couloirs
Plus d'étoile qui brille sur ta tête
Tu n'en veux plus de leurs bonsoirs
Que te reste-t-il seulement après
Tu es seul(e), seul(e) dans le noir
Et ta vie lentement se défait
Quel rêve survit dans ta mémoire
Un monde fleuri en équerre
Vivre comme les autres tous les soirs
Unis et complémentaires
Mais la réalité est bien plus noire
Elle est sans commune mesure
Rien n'est prêt pour te recevoir
Tu t'es encore trompé(e) d'azur
Même la joie t'a abandonné(e)
Tu es l'ombre de toi-même
Ton bonheur toujours imparfait
Tu sens bouillir un flot de haine
Chaque jour c'est la même histoire
L'issue dépendant de tant de choses
Le poing dans la poche et l'espoir
Qu'un jour tout se métamorphose
Mais peut-être est-ce juste de la sorte
C'est à toi de faire le premier geste
La mort t'attends, te tend sa veste
Tu cris pour ne pas qu'elle t'emporte
AB40V - 2010, Lausanne, Suisse |